mercredi 27 décembre 2017

Noël, mot à jamais merveilleux


         Je copie-colle le dernier article de Véronique Hervouët sur Boulevard-Voltaire



IL NOUS APPARTIENT DE RECHRISTIANISER NOËL


Il n’est pas nécessaire d’être croyant pour éprouver l’émotion de notre appartenance à la communauté chrétienne.



J’aurais aimé entonner un chant de Noël sans arrière-pensée, un hymne aux lumières tendres et chatoyantes qui palpitent dans la nuit, à la chaleur du foyer plein comme un œuf, à la crèche, à la messe de minuit, aux cadeaux des adultes déposés au pied du sapin pour les enfants éblouis.
Il y a un peu de tout ça, dans nos souvenirs. Mais il y a aussi autre chose, comme une amertume, un vague désenchantement, que nous nous efforçons aujourd’hui de congédier, avec plus ou moins de succès.
Car Noël, dans notre civilisation chrétienne, c’est in fine la célébration de la famille. La Sainte Famille, modèle idéal de la famille chrétienne, qui a longtemps structuré la collectivité.
Les choses ont commencé à aller furieusement de travers quand la collectivité a cédé le pas à l’individualisme (entendez l’injonction de la réussite individuelle : la visée de jouissance, narcissique et consumériste), quand la génération parricide des soixante-huitards a accédé aux manettes institutionnelles. La réalité familiale, qui avait toujours été de difficulté, s’est alors transformée en peau de chagrin, en désastre social et démographique.
Certes, nos idéologues-fossoyeurs essaient bien de réenchanter le mariage et la famille sur les versants homosexuel et racialiste (« il faut relever le défi du métissage », nous enjoignait déjà le Président Sarkozy). Mais cet essai de réenchantement par l’extraordinaire, qui n’a que faire du modèle conservateur de la Nativité chrétienne, ne vaut que pour les médias.
Malgré tous les efforts consuméristes, les banquets et cadeaux déployés, Noël reste en souffrance pour ce qui est de célébrer la famille. A fortiori quand elle se réduit à un duo ou au solo…
Sous ces auspices post-chrétiens, Noël revêt toujours ses habits de lumière mais ils ne recouvrent que le vide de la désagrégation sociale, culturelle et familiale, sur lesquels les grandes surfaces font leur beurre.
Pourtant, il me semble que cette aliénation est absente ou bien moindre dans les milieux où persiste la foi chrétienne. Nous savons qu’il nous faut redonner vie à notre culture chrétienne, pourquoi ne pas le concrétiser par un retour à la messe de minuit ? Il faudra y songer l’an prochain, mais il y aura bien d’autres fêtes entre-temps… Et il n’est pas nécessaire d’être croyant pour éprouver l’émotion de notre appartenance à la communauté chrétienne. Par les temps qui courent, où la carence identitaire fait des ravages, c’est un sacré cadeau dont il serait dommage de se priver.

dimanche 24 décembre 2017

Le grand remplacement


                                                  plein d'autres sapins de Noël

      Au Moyen Âge, « Noël ! Noël ! » était un cri de réjouissance proclamé par le peuple à n’importe quel moment de l’année, pour saluer un événement heureux. 

      La télévision publique ne cesse de nous envoyer le message subliminal "Joyeuses fêtes".
      Joyeuses fêtes de quoi ?
      De fin d'années.
      Ainsi nos noms et nos prénoms, garants de notre identité, celle qui nous ancre dans notre humanité, sont-ils consciencieusement abolis du discours pour être remplacés par .. Rien.
      Vous êtes né où ? Dans le haut de la France ..
      Le mot Noël, criminalisé, est interdit d'existence. En criminalisant ainsi, pour les faire disparaître, les mots qui ont un sens dans notre histoire, nos dirigeants enlèvent au psychisme son sens de gravité. Car on ne peut tenir debout et fonctionner si on n'a plus de nom.
      Ne nous y trompons pas, s'il nous est interdit de prononcer les mots "noël" ou "tel siècle avant-Jésus-Christ", il ne faudra pas beaucoup de temps avant que les Noël, Christian, Christophe, et puis Marc, Marie et Geneviève soient franchement désignés pour être éliminés de fait.
      Car "" tout français est un criminel, à bon entendeur salut "" c'est déjà ce que certains entendent pour se sentir légitimés à le faire, au couteau ou à la kalachnikov.
      Noël peut redevenir le cri d'allégresse qu'il fût, avec une dimension supplémentaire de résistance.
      Comme l'écrit Bruno Lafourcadele miracle qui eut lieu, c'est que " la vie refusa de crever : dans les mondes souterrains, elle survécut, et avec elle la littérature, les arts, les passions amoureuses, les musiciens et les jeunes filles à robes fleuries, et finalement l'Histoire, qui ne cessa de refuser le présent perpétuel à quoi vous la promettiez ."


















mardi 28 novembre 2017

Y aurait-il quelque chose dans son verre, d'où cet air niais ?




          Macron à humilié son homologue africain, disent les articles. J
         Je ne sais pas. 
          Il est certain que le Président Burkinabé s'est senti humilié par quelque chose au point de planter là la marionnette. Mais est-ce cette histoire de climatiseur et de plomberie ?
          Il s'agit d'une scène aux deux sens du terme : la scène comme scénario qui fait se dérouler une action, avec des acteurs et des dialogues,  et la scène comme lieu réel : à la tribune, sur les hauteurs, les maîtres, les pères, détenteurs du pouvoir, et au-dessous, le bien nommé "parterre" au théâtre, les adolescents, plus tout à fait enfants, pas encore au pouvoir.
         J'ai regardé la vidéo deux fois : une fois en l'écoutant, et on entend bien le moment de bascule entre le discours écrit, maîtrisé, mature, et ce moment où surgit un discours infantile, alors que nôtre (Oh honte) président fait une bonne blague, un bon mot, et qu'il met les rieurs de son côté. 
          Pas n'importe quels rieurs : un parterre d'étudiants. Alors le masque sérieux tombe, la bouche s'ouvre bêtement sur un sourire béat et l'homme s'abreuve, respire le nectar enivrant des applaudissements.
        Il est passé pratiquement sans transition de l'identification à la fonction, la fonction présidentielle, identification à l'autre Président, qui produit un discours à partir des hauteurs, à une identification à la condition étudiante, à la jeunesse encore en quelque sorte à l'école.
         Entre écoliers on se com-prend, on se prend dans les bras, je suis comme vous qui êtes comme moi, on rigole bien, on braver l'autorité du vieux, des vieux, en en rigolant en meute et ça marche, regardez-le, il s'en va .. 
        "Eh, Machin, reviens, tu ne comprends pas la plaisanterie ?"  
         Et comme cris et applaudissements redoublent ça le transporte, il en rajoute une couche, il enfonce le clou, comme on dit.
         Puis quand on regarde la vidéo sans le son  on voit bien le moment où un masque succède à un autre, un discours à un autre, une identification à une autre. Le mot qui pour moi va le mieux à ce comédien dont d'autres tirent les ficelles c'est le mot "adhésivité". 
         La capacité à adhérer à un rôle, à des discours divers.
         La farce : c'est ainsi que je vois l'élection de cet homme à la tête de notre pays.
         Une tragi-comédie, une farce tragique.
       

                                                            _________________



dimanche 19 novembre 2017

Oran Oran ..




L'algérie espagnole , bien avant l'Algérie française ..
En effectuant les opérations nécessaires au transport, de YouTube à ici, de ces 4 minutes 47 avec Maurice Medioni, je me demandais de quelles associations elles étaient le résultat, et d'où j'avais bien pu partir.
En fait de là ..

Aux Champs Elysées


           J'ai trouvé cette vidéo en visitant un site qui s'appelle 
Demain à l'aurore et qui était titrée "La plus belle avenue du monde".



Comme pour la vidéo précédente, l'homélie du Père Boulard, 
si, et quand, j'en aurai le courage, je transcrirai les discours. Un jour.

jeudi 1 juin 2017



                                                            sur CAUSEUR.fr

Michel Onfray, le raisonneur du vide

Houdini sors de ce corps!

Matthieu Baumier
Matthieu Baumier
est essayiste et romancier.
Publié le 01 juin 2017 / Culture
Mots-clés : 
Vous en avez assez de voir Michel Onfray parader en couverture de tous les journaux? Ça tombe bien, Rémi Lélian réfute méthodiquement son oeuvre philosophique dans un essai incisif.
michel onfray remi lelian
Michel Onfray en couverture de Valeurs actuelles et du Point, cette semaine
Avec son Michel Onfray ou la raison du vide (Pierre-Guillaume de Roux, 2017) Rémi Lélian donne un pamphlet incisif, tout en saillies de haut vol : pour qu’il « advienne, qu’un tel surgissement de néant fût rendu possible, il fallait un peuple prêt à le recevoir, un peuple aux élites rompues depuis longtemps déjà au règne de l’opinion (…) Les premiers disciples du sorcier Onfray, ceux qui ont préparé le peuple à sa venue en corps de gloire médiatique, les grands prêtres de la bêtise moderne qui ont dressé la table de la cène en son honneur afin de l’accueillir dans le saint des saints, ce sont nos élites confondues à partir de l’instant où elles prirent ce bouffon au sérieux pour l’habiller des vêtements du prêtre royal ».

“Michel Homais”

Le pamphlet s’attaque à celui que Philippe Muray nommait « Michel Homais ». Monsieur Homais est l’archétype flaubertien de l’individu anticlérical, athée, ambitieux aux prétentions scientifiques et cherchant en permanence les feux de la rampe. La formule sonne juste. Pour Lélian, l’imposture Onfray dure car il s’adapte en permanence aux nouveautés du temps. Un produit formaté en fonction des évolutions de la consommation ambiante. Dans le Traité d’athéologie par exemple : « Il ressort les antiennes idiotes que chacun entend depuis qu’au lycée un abruti de section littéraire a eu le malheur d’ouvrir un livre de Nietzsche pour pavoiser devant la gent féminine et lui donner des rougeurs en prononçant « rien que la terre » : « Le-croyant-croit-parce-qu’il-a-peur-de-la-mort-et-les-religions-ne-sont-que-la-seule-invention-des-prêtres-qui-cherchent-à-dominer ! ».

Un faiseur?

Aucun doute à ce propos, aux yeux de Rémi Lélian. Peu de pensée, beaucoup de commerce. Certains diront de « la bonne vulgarisation ». Lélian : « Certes, le bonhomme est malin, il ne navigue pas radicalement à vue, choisit avec circonspection ses contradicteurs, on ne le verra pas jouter avec quelques intellectuels renseignés sur les questions qu’il aborde ». Pas fou. Michel Onfray ou la raison du vide est un livre à la fois enjoué et sérieux. Parti à la recherche de « l’œuvre » de l’essayiste, Lélian revient les mains vides. Il y a bien des titres mais pas d’œuvre, et guère de philosophie. Le livre de Lélian a le ton des pamphlets pétris de talent. L’art est difficile. La réputation de « faussaire » et de « faiseur » de l’essayiste médiatique n’est plus à faire. Plusieurs livres et articles ont détaillé par le menu les incohérences des pavés signés Onfray. Ainsi, Le Traité d’Athéologie, au sujet des religions monothéistes et principalement du christianisme, ou encore Le crépuscule d’une idole consacré à Freud. Des contradicteurs informés ont montré combien Onfray manipule les textes qu’il utilise au service de ses thèses, jouant à sa guise avec la réalité. De plus, Onfray, nous dit Lélian, suit le vent de l’époque. À gauche quand il faut, ailleurs quand c’est utile. À Noël, un cadeau. À Pâques, des chocolats. Deux fois par an, 500 pages d’Onfray. Vu chez Carrefour et sur BFM. L’essayiste est un excellent patron de sa propre PME, là-dessus rien à redire. Doublé d’un sophiste apte à faire passer des vessies pour des lanternes.

Partout, Onfray explique qu’il n’est nulle part

Lélian : « N’appartenant à rien ni à personne, sans fidélité pour aucune école, Onfray pouvait alors tranquillement se livrer à ces élites qui l’ont laissé pénétrer leur palais, et ont promu sa pensée comme si elle en était une, en lui ouvrant grande la porte des médias qu’il fréquente assidûment tout en arguant de les mépriser ». Rémi Lélian est courageux. En lançant en guise de premier livre un pamphlet dans la mare d’un essayiste à succès, il essuiera à coup sûr des accusations simplettes. Jalousie, volonté de faire un coup etc. Il faut oser s’attaquer au phénomène Onfray, soutenu par toutes les officines du milieu éditorialo-médiatique. Onfray l’affirme pourtant : il est anticapitaliste. Il serait aussi victime des médias et de l’idéologie dominante. On ne rigole pas au fond de la classe. En pile dans toutes les librairies et tous les supermarchés, en tête de gondole comme l’on dit à bon escient, Onfray passe de plateau télé en plateau télé, de chaîne d’information continue en studio de radio. On l’entend expliquer en direct combien il est tricard dans les médias. Un livre paraît, ce Décadence par exemple, finement démonté par Lélian, et Onfray fait la Une du Figaro. Cette Une est même devenue une habitude. Onfray ou l’anticapitalisme au Figaro. Pour Lélian, l’art de l’essayiste est celui du faussaire. Un exemple ? Aujourd’hui l’essayiste se plaint d’être maltraité dans les médias. Du fait de ses positions concernant l’Islam. Le vent l’a poussé par là. Pourtant, longtemps Onfray est passé à la télé. À la radio aussi. Un accident de voiture en Angleterre, hop ! France Infotéléphonait à Onfray. Il officie d’ailleurs au quotidien sur France Culture depuis une douzaine d’années. Chaque été. Avec une émission de propagande athée où il réécrit l’histoire des religions. Un prêtre de l’athéisme militant en direct chaque soir durant un mois, en juillet.

Il est libre, Michel

On n’ose imaginer ce qu’il serait dit, par exemple, d’une émission quotidienne sur France Culture, chaque année, chaque soir, au mois de juillet, présentée par un prêtre catholique s’attaquant à coups de marteau à l’athéisme. Ou bien d’une émission quotidienne où un Imam réécrirait l’histoire de l’athéisme du point de vue de l’islam militant. Sans doute la France laïque se soulèverait-elle. À juste titre d’ailleurs. Des émissions vendues elles aussi en piles de CD enregistrés par France Culture. L’État, parfois c’est bon pour les affaires. Il est libre maintenant, Michel, il a sa webtélé. Sur abonnement. La révolution a besoin de fonds. Lélian : « Onfray ne désespère pas Billancourt, il l’instrumentalise, Onfray ne fortifie pas un système prétendu d’oppression, il le sert quand cela le sert ».
Michel Onfray ou la présence réelle du sophiste. Une présence qui, au-delà de la personnalité de l’essayiste, que chacun est libre d’apprécier ou non, dit beaucoup du temps où nous sommes : « Michel Onfray figure seulement la rencontre de l’époque avec le vide dont elle est issue », écrit Rémi Lélian. Situation qui lui permet de gérer sa petite entreprise. Pourquoi pas ? Dans un monde où le produit de masse est érigé au rang de divinité médiatique, le produit peut bien s’appeler Onfray. La marque déposée importe peu, elle est fumisterie de toutes les façons. L’entreprise économique Onfray, Lélian le signale à plusieurs reprises, a été nommée par Guy Debord. Elle s’appelle le Spectaculaire. Là, le démagogue peut s’épanouir et pratiquer l’anticapitalisme militant… oups… sans rire ? Je n’en crois rien. Je crois en l’humour d’un Michel Onfray pleinement conscient de la façon dont il abuse de la crédulité de son lectorat. Gageons que, démocratiquement, chaque médiathèque de France achètera un exemplaire du livre de Rémi Lélian : une médiathèque, c’est de gauche et c’est ouvert sur la pensée d’autrui. N’est-ce pas ?

samedi 20 mai 2017

EGALITÉ FEMMES/HOMMES. MACRON NE TIENT PAS SES PROMESSES !

Publié le  
Nombreuses sont les féministes qui ont soutenu Emmanuel Macron contre …une femme, Marine Le Pen. Alors bien sûr, le choix était difficile entre un candidat Canada dry de la nouveauté et une candidate entourée de négationnistes et de pétainistes…
Comme toujours, priment pour la plupart des féministes, la lutte des classes, la lutte pour la défense du pauvre petit immigré mâle refusé d’entrée dans les boîtes de nuit, la lutte contre la discrimination au faciès de sujets peuplant les prisons à 60% dont 30% incarcérés pour crimes et délits sexuels envers les femmes, la lutte pour ces libertés qui profitent surtout aux mâles, la lutte pour la « liberté de porter le voile », la lutte contre l’essentialisme et la lutte contre le racisme qui ne tient pas compte du racisme anti-femmes à savoir la misogynie et le sexisme, toutes ces luttes rassemblent des femmes dressées à défendre l’intérêt du mâle avant le leur. Syndrome de Stockholm ? Complexe de maternage ? Manque de confiance en soi ? Altruisme pathologique ? Servitude et soumission volontaires ?
Je rappelle que la discrimination sexiste est la discrimination la plus universelle dans l’espace et dans le temps, tellement universelle qu’hommes et femmes s’en accommodent et ne la voient même plus.
Le féminisme ne pourra pas progresser tant que la plupart des féministes se rallieront à toutes les émanations de la gauche, y compris les syndicats et tous ceux qui pensent que l’oppression des femmes est unecontradiction secondaire, la lutte des classes étant lacontradiction principale. L’Histoire montre que les luttes féministes ont été toujours écrasées par les gauches et pourtant, les féministes dans la majorité continuent à se soumettre aux idéologies de gauche comme si elles ne pouvaient pas être assez fortes et justes pour s’en détacher.
sexisme-a-lembauche
Regardez la photo officielle du premier gouvernement Macron/Philippe pour constater que la parité annoncée n’est même pas de façade puisque, dans l’ordre protocolaire, les femmes sont placées au fond de la classe (politique)
La première photo officielle du gouvernement d'Edouard Philippe.
Des féministes ont exprimé leur déception des choix de Macron sachant qu’il avait donné une lueur d’espoir en disant que le premier ministre pourrait être une femme et qu’il créerait un grand ministère des Droits des femmes. Ces mêmes féministes s’étaient prononcées en faveur de l’élection d’Emmanuel Macron ayant cru à ses promesses ne voulant pas voir que les principaux acteurs de sa campagne étaient des hommes ce qui pourtant augurait mal de l’avenir.
Mais ce n’est pas fini car, en fonction des résultats des législatives de juin, le gouvernement Philippe sera remanié et les Macronettes risquent fort d’être jetées comme le furent les Jupettes. Rapppelons-nous que notre nouveau premier ministre, Edouard Philippe est un bébé Juppé, de là à imaginer qu’il en a les méthodes …
On appelle « juppettes », terme qui est par la suite régulièrement considéré comme sexiste et condescendant, les femmes qui font partie du premier gouvernement d’Alain Juppé du 17 mai1995 au 7 novembre 1995. Elles sont douze, nombre inhabituel dans les annales, mais qui ne dure pas longtemps, par suite de leur éviction rapide. Elles occupent pour la grande majorité d’entre elles des postes desecrétaires d’État, ou des ministères de second ordre…À la suite du premier remaniement d’importance, seules trois d’entre elles ont continué à exercer leurs fonctions : Anne-Marie Idrac, Margie Sudre et Corinne Lepage, tandis qu’une quatrième, Anne-Marie Couderc, a connu une promotion en passant de secrétaire d’État à ministre délégué pour l’Emploi.
Ce gouvernement Macron/Philippe est destiné à une courte vie étant donné qu’il est formé à environ un mois des élections législatives dont le résultat entraînera un remaniement, majorité présidentielle à l’Assemblée oblige. Si République en Marche n’obtient pas une majorité de députés, nous assisterons une fois de plus à une cuisine politique dont il y a fort à parier que les femmes en feront les frais, comme d’habitude.
J’espère me tromper mais, au regard de l’Histoire, je suis extrêmement pessimiste.
La Connectrice
  • Nous n’aurons pas de Ministère des Droits des Femmes
« J’aimerais que ce soit une femme » tweetait le Président le 28 mars. Il parlait de la future Première Ministre, vous l’avez compris. C’est encore loupé ! Non pas que le fait d’avoir une femme Première Ministre soit le garant d’un féminisme forcené, mais ce caractère totalement unisexe de nos institutions commence vraiment à être lassant pour plus de la moitié de la population !
Et puis rebelote ! On revendiquait d’avoir au moins un Ministère des Droits des Femmes. Pas un petit ministère griffonné sur un coin de table, encore moins un humiliant secrétariat d’état mais un vrai Ministère avec une Majuscule, entièrement dédié, pérennisé, avec un budget conséquent et des pouvoirs reconnus lui permettant de peser sur les autres Ministères pour s’assurer de la transversalité de sa politique. Et une vraie administration aussi. Un Ministère doté de suffisamment de pouvoir pour ne pas perdre tous les arbitrages . Non pas, là aussi, que nous croyons que les inégalités structurelles se régleront à travers un Ministère. Des siècles de patriarcat balayés en 5 ans, ça on n’y croit pas. D’autant plus qu’Emmanuel Macron prévoit des mesures de libéralisation de l’économie qui toucheront durement les femmes. Mais quand même, on arrive mieux à faire pression quand il y a un Ministère, l’histoire contemporaine l’a prouvé. Le mieux serait qu’on n’ait plus besoin de Ministère, mais on en est visiblement pas là…. Alors…. Un Ministère on ne l’a pas. Tout juste un secrétariat d’état. Une subordination. Alors, le renouvellement ça n’est pas pour aujourd’hui. Ça ne nous étonne pas de la part d’un Président de droite et de droite. Nous prenons date, de suite, pour continuer le combat. Ce n’est qu’un début.
  • Gouvernement paritaire et Secrétariat d’État chargé de l’égalité des femmes et des hommes : l’exigence d’égalité réaffirmée
Conforme à l’engagement d’Emmanuel MACRON en tant que candidat, le Gouvernement nommé ce jour est strictement paritaire – 11 femmes, 11 hommes, ministres ou Secrétaires d’État, en dehors du Premier ministre. Le Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes (HCE) salue cette décision, fortement attendue, qui répond à une exigence d’exemplarité de l’État, de justice sociale, de démocratie et d’efficacité des politiques publiques. Le Haut Conseil à l’Égalité relève toutefois qu’au sein du nouveau Gouvernement, seule 1 femme occupe l’un des ministères régaliens. Et s’ouvre désormais une nouvelle étape dans l’exigence républicaine et démocratique de parité : la constitution des cabinets ministériels. La cohérence implique d’y garantir la parité afin qu’à tous les postes de décisions politiques, les femmes, au même titre que les hommes, puissent trouver leur place.
La politique publique d’égalité entre les femmes et les hommes est confiée à Marlène SCHIAPPA, Secrétaire d’État placée auprès du Premier ministre, que Danielle BOUSQUET, Présidente du HCE, félicite chaleureusement. Si le HCE regrette que les droits des femmes ne soient plus portés par un.e ministre de plein exercice, il espère que le positionnement auprès du Premier ministre sera la garantie d’une politique d’égalité véritablement transversale et interministérielle.
« Le Haut Conseil à l’Égalité continuera, par sa voix et ses travaux, à porter une analyse indépendante, exigeante et constructive sur les politiques publiques menées en matière de droits des femmes et d’égalité », assure Danielle BOUSQUET, présidente du Haut Conseil à l’Égalité. Annoncée comme étant « la grande cause nationale de son quinquennat » par Emmanuel MACRON, la politique publique en faveur de l’égalité doit maintenant être dotée de moyens humains et financiers à la hauteur des enjeux, afin que l’action portée par Marlène SCHIAPPA ait un impact concret sur la vie des femmes et dans la durée. En effet, le rapport « Où est l’argent pour les droits des femmes ? » publié en septembre 2016, en partenariat avec des associations et des organisations publiques, dénonçait l’insuffisance du budget attribué à la ministre chargée des Droits des femmes.
  • Nouveau gouvernement : une parité de façade
Emmanuel Macron l’avait promis : son gouvernement serait paritaire. Sa composition vient d’être annoncée, et effectivement, il y a 9 hommes et 9 femmes ministres, ainsi que 2 hommes et 2 femmes secrétaire d’Etat. Oui, mais…
  • Nous comptons 9 hommes avec un ministère de pleine délégation contre 7 femmes avec la même prérogative, 2 femmes étant ministres sous tutelle (Elisabeth Borne ministre sous tutelle de Nicolas Hulot et Marielle de Sarnez ministre sous tutelle de Jean-Yves Le Drian).
  • Parmi les 3 personnes ayant le titre de “ministre d’Etat”, donc arrivant en tête dans l’ordre protocolaire du gouvernement, nous ne comptons aucune femme.
La volonté du Président de la République de faire de l’égalité femmes-hommes une “grande cause nationale” commence donc plutôt mal.
Concernant l’égalité femmes-hommes, là encore, la déception est au rendez-vous. Emmanuel Macron s’était engagé dans l’entre-deux tours de la présidentielle à mettre en place un ministère des droits des femmes de plein exercice. En lieu et place, est instauré un secrétariat d’Etat chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes. Certes, ce secrétariat d’Etat est placé sous l’autorité du Premier ministre, ce qui garantit en théorie des moyens importants. Mais Edouard Philippe accordant peu de considération à cette question, nous sommes très dubitatives.
Osez le féminisme ! souhaite à Marlène Schiappa de pouvoir porter haut et fort au sein de ce nouveau gouvernement des mesures concrètes pour les droits des femmes et l’égalité femmes-hommes, en espérant que son secrétariat d’Etat soit doté d’un budget à la hauteur des enjeux. Nos attentes sont grandes, et nous avons hâte de prendre connaissance de la feuille de route de la nouvelle Secrétaire d’Etat.
  • Nomination du nouveau gouvernement : l’égalité en marche arrière…
Sans grande surprise, malgré les beaux discours du candidat Macron, il n’y aura pas de femme première ministre !
Sans grande surprise non plus, l’égalité entre les femmes et les hommes n’héritera pas d’un grand ministère de plein droit, de plein exercice, avec des moyens adéquats. Un secrétariat d’Etat suffira bien ! Pour la grande cause nationale, promesse de campagne, c’est raté !
Certes, l’intitulé n’est cette fois-ci plus accolé à la petite enfance. Certes, le nouveau gouvernement est d’un point de vue arithmétique, paritaire, mais un secrétariat d’état en lieu et place d’un Ministère, envoie un signe très négatif aux féministes et aux progressistes. Sans parler des premières nominations, de la garde rapprochée du Président, qui sont exclusivement masculines.
Faire du nouveau ne se décrète pas, il faut des actes !
Les communistes continueront à mener le combat pour qu’enfin les droits des femmes soient considérés comme prioritaires, pour que le droit à l’IVG et à la contraception soit garanti et renforcé, pour débarrasser la société des violences faites aux femmes. »
Laurence Cohen, Responsable nationale du PCF pour les Droits des femmes et le Féminisme.
  • Nouveau gouvernement: les droits des femmes ne valent pas Ministère
C’est avec déception que la CLEF a pris connaissance de la composition du nouveau gouvernement: pas de ministère de plein exercice pour les droits des femmes malgré les bonnes intentions affichées lors de la campagne présidentielle par le nouveau président, Emmanuel Macron! Qui plus est, l’intitulé du Secrétariat d’état, non des droits des femmes mais de « l’égalité entre les femmes et les hommes » nous interroge. Nous serons vigilantes à ce que ce changement sémantique n’augure pas d’un périmètre d’intervention réduit.
Si, dans la composition du nouveau gouvernement, la parité est formellement respectée, force est de constater que l’attribution des Ministères perpétue les stéréotypes de genre qui, depuis trop longtemps, prévalent. A l’exception notable de la nomination de la Ministre des Armées, dont nous nous félicitons, les femmes ne se voient attribuer aucun ministère régalien. Où est la modernité ? où est le renouveau promis?
Notre déception est à la mesure des espoirs que nous avons portés pour le succès de cette équipe gouvernementale .
La Clef tient cependant à féliciter Madame Marlène Schiappa pour sa nomination de secrétaire d’Etat et l’assure de sa détermination à soutenir son action.
  • Et ainsi disparut le ministère des Droits des femmes
Cela va être dur pour la « grande cause nationale ». Je souhaite bon courage à Marlène Schiappa, elle en aura besoin pour mener à bien sa mission dans un tel gouvernement.
Emmanuel Macron est donc bien un homme de droite avec un programme de droite et un premier ministre de droite.
Laura Slimani, porte-parole de B Hamon sur les questions d’égalité femmes/hommes

Pour en savoir plus

Lettre ouverte pour la pérennisation d’un Ministère des Droits des femmes

Associations, collectifs, fédérations, institutions et universitaires engagés pour l’égalité femmes-hommes interpellent Emmanuel Macron pour que les moyens accordés à ce combat soit à la hauteur. «L’existence de politiques concrètes et transversales visant à l’égalité FH dans tous les secteurs de la société et donc tous les ministères, est essentielle. Mais cette transversalité ne peut être animée sans un Ministère spécifique avec une administration et des délégué.e.s sur l’ensemble du territoire.» 
Monsieur le Président,
Vous aviez pris l’engagement que l’égalité femmes-hommes (FH) serait la grande cause nationale de votre quinquennat et nous nous en réjouissons.
L’égalité FH, nous la connaissons, elle est notre horizon. Associations, collectifs, fédérations ou fondations, institutions, universitaires, nous œuvrons dans les écoles, dans les entreprises, dans la rue, partout, chaque jour en France et dans le monde pour qu’elle devienne une réalité. Mieux que quiconque nous le savons, les chiffres des inégalités et des violences faites aux femmes nous le confirment : l’égalité FH ne sera réelle qu’avec une forte volonté politique et les moyens nécessaires à sa mise en oeuvre.
Alors qu’une femme meurt tous les 2,5 jours sous les coups de son compagnon ou ex-compagnon et que les femmes gagnent toujours 26% de moins que les hommes, il est temps d’atteindre l’égalité réelle, que la vie des femmes s’améliore enfin.
Le rapport « Où est l’argent pour les droits des femmes? Une sonnette d’alarme » publié par nos organisations, en septembre 2016, a mis l’accent sur l’importance d’accorder des moyens à notre cause et la faiblesse de ceux-ci jusqu’à présent. Sous le précédent quinquennat, le Ministère des Droits des femmes fonctionnait avec le plus petit budget de l’Etat : 0,006% du budget total. Pour mener à bien nos missions et faire progresser significativement la société vers une égalité réelle, il est nécessaire qu’un ministère consacré à cette mission soit doté de moyens suffisants.
L’existence de politiques concrètes et transversales visant à l’égalité FH dans tous les secteurs de la société et donc tous les ministères, est essentielle. Mais cette transversalité ne peut être animée sans un Ministère spécifique avec une administration et des délégué.e.s sur l’ensemble du territoire. Les mandatures précédentes nous l’ont prouvé, lorsque l’un ou l’autre a failli, l’égalité a stagné, voire reculé. Ces deux dynamiques, transversales et spécifiques, sont l’armature étatique sans laquelle notre légitime ambition ne peut se réaliser.
Le budget accordé à nos actions est directement corrélé à l’importance qu’on y porte : le Président Trump mène une bataille au niveau mondial pour faire reculer nos combats en asphyxiant financièrement les organisations qui les portent, notamment en matière de droits sexuels et reproductifs. Dans un contexte européen et international, où la montée des nationalismes et des conservatismes menace sérieusement les organisations de défense des droits des femmes vous affirmeriez, Monsieur le Président, la voix singulière de la France.
Signataires :
  • Le Fonds pour les Femmes en Méditerranée
  • La Fondation des Femmes
  • Force Femmes
  • Women’s Worldwide Web
  • ONU Femmes France
  • Le Collectif Féministe Contre le Viol
  • Excision, parlons-en!
  • Regards de femmes
  • Les EfFRONTé-e-s
  • Le Conseil National des Femmes Françaises
  • Collectif Féministe Femmes Racisées et Antispécistes
  • Education Féministe
  • Mémoire Traumatique et Victimologie
  • En avant toute(s)
  • Élu.e.s Contre les Violences faites aux Femmes
  • Du côté des femmes de Haute-Garonne
  • Le Fit-Une femme un toit
  • Afrika93
  • Le Mouvement du Nid
  • Osez le Féminisme!
  • La Maison des femmes de Paris
  • Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir
  • Femmes solidaires
  • Pour qu’elle Revienne
  • La Compagnie du Hasard
  • Le lien théâtre
  • l’Amicale du Nid
  • Mouvement HF – Egalité femmes-hommes dans les arts et la culture
  • Réussir l’égalité Femmes-Hommes
  • Le Planning Familial
  • Social Builder
  • Du côté des Femmes
  • Femmes Ingénieurs
  • Catherine Ladousse, co fondatrice et Présidente de l’association du Cercle InterElles
  • Le Rajfire
  • L’Assemblée des Femmes
  • Led By HER
  • le Cri 93
  • Femmes contre les Intégrismes
  • Femmes au-delà des mers
  • Marche Mondiale des Femmes
  • Les Glorieuses
  • l’Égalité c’est pas sorcier!
  • Fondation Scelles
  • la CLEF
  • Bagdam Espace lesbien
  • IEC / Institut Émilie du Châtelet
  • Collectif féministe contre le cyberharcèlement
  • Association Nationale des Etudes Féministes
Soutiens :
  • Pascale Vion présidente de la Délégation aux Droits des Femmes et à l’Égalité du CESE
  • Diane Roman, Professeure de droit, Université François-Rabelais, Tours
  • Marie Gloris Bardiaux-Vaïente, membre du Collectif des Créatrices de Bande dessinée contre le Sexisme.
  • Brigitte Martel-Baussant, membre du Laboratoire de l’Egalité et de la CNCDH
  • Marie Moinard, Éditrice et scénariste du collectif En chemin elle rencontre…
  • Silvina Stirnemann, photographe, membre de H.I.J.O.S.-PARIS.
  • Sophie Adriansen, écrivaine
  • Laura Flessel, épéiste
  • Laura-Maï Gaveriaux, reporter de guerre indépendante